J'aurai bien fait un vrai CR, mais y'a tellement de choses à raconter que cela en deviendrait illisible.
La partie la plus difficile: le Chabot (sur le premier trail).
On arrive à Saint-Claude à mi-course (~30 km), il est de mémoire à peu près 11h30.
Il fait très chaud pour ce retour au stade de Saint-Claude. Tout le monde se trempe la tête sous les jets d'eau.
Les habitués préviennent: c'est LA difficulté qui arrive.
Le Chabot sur le profile, c'est presque un km vertical ... après 30 km déjà...
Fabienne et moi partons en même temps du stade, un bénévole nous prévient, pas la peine de repartir trop fort, il faut garder du jus.
Un peu de ville à faire depuis le stade, Il y a des jets pour enfant, à peine 500 m après le stade, j'ai déjà de nouveau chaud... je traverse les jets les bras en l'air pour retrouver un peu de frais.
Nous passons le pont, et je regarde le Chabot, ça semble monter tout droit.
Nous passons une ruelle en escalier, et la côte commence. Il faut monter avec les mains. Pas d'ombre. Je grimpe, nous grimpons, ils grimpent. La côte se calme et un gars me passe: "Attends, ça c'est la petite côte". La côte s'adouci et on rentre sous les arbres, la côte se durcit. Il fait chaud sous les arbres, pas ou peu d'air, on distingue un peu le ciel mais pas trop.... ça monte... On manque d'air... ça monte. On sent que la pente s'adoucit très lentement, mais la pente reste rude....
J'ai l'impression de manquer d'air, de ne plus avancer... On trouve de plus en plus de gars assis sur le côté, en train de rechercher un peu de force.
Thomas, tout blanc est assis au milieu de chemin. On en est où? la moitier? moins?
On ne devine rien.
Je discute 2 secondes avec Thomas, il est fatigué, mais il va gérer.
On monte.
On ne monte plus. Plus de souffle, plus d'air, plus de force. Je m'assieds... et forcément, il fallait que je m'assis là où il ne fallait pas. ça brûle les mollets, comme des ortis, mais en plus forts: des fourmis rouges...
Je repars.
à chaque tournant, j'espère que c'est la fin.
On voit un peu le ciel, on se dit c'est la fin... non, ce n'est pas la fin...
On voit un peu le ciel, on se dit c'est la fin... non, ce n'est pas la fin... (bis repetita)
...on arrive en haut, mais je suis pas sûr, je n'ose à peine y croire, une relance: on y va, on n'y va pas?...
Je relance doucement, ça tourne sous les pins... et ça remonte à nouveau
... mais pas longtemps, un petit 100 m de d+, c'est fini.
On passe sur un flanc à découvert, entre temps, j'ai commencé à discuter avec un autre coureur, petite relance bien sympas, ouverte sur une vallée étroite, superbe lumière, nous profitons. D'autres s'arrêtent pour un petit cliché. c'était la montée du Chabot.